Sortie d'École Le blog de Bob Marcel

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lundi 28 février 2005

Jardin sous la pluie

Tombe tombe la pluie
Claquent claquent les gouttes
Sur la feuille qui luit
Le pétale et la voûte.

Gouttes gouttes et gouttes
Tombent tombent et jettent
Sur les têtes en fête
La fin des grands doutes.

Le tap tap des éclats
Du tambourin qui boue
Eclate éclate et joue
La note et puis fricote.

dimanche 27 février 2005

Errances

I

Souleve ton voile opaque, bruine glacée,
Dit moi pourquoi tout mon être soupire et meurt,
Ne voit rien de l'innaccessible vérité,
Pourquoi il cherche en vain et meurt, pourquoi il pleure
Quand s'emmellent tant de souffrances héritées.

Tout cet être crie son mal et craint la rupture
Sans comprendre, ignorant ce qui est écrit,
Crachant le sang de la rage et de la luxure,
Entendant cette musique sourde qui crie,
Ce violon crispant, grinçant de tant d'usure.

Entendez-vous la voix qui gronde et cherche un toit ?
Qui croyez vous que je maudis, pauvres fous,
Ployant sous cette ignorance, ne sachant quoi,
Ne sachant pas ce que je veux par dessus tout ?
Ce qui ferme mon âme et m'attache, c'est moi.

II

Grise, grise est la ville que les chiens dominent,
Et comme les âmes violées y sont aveugles...
Et les coeurs, la peur au ventre, y crient famine,
Et pour se remplir d'amour la panse qui beugle
Déploient les atours charmants et les belles mines.

Nous regardons ce monde baveux s'étrangler,
Indifférent aux grand sourire d'une belle
Marchandant sur le goudron des instants voilés
À son corps et à son visage aux lèvres frêles,
À son corps si triste dans ses rêves sanglés.

Et tout le long jour, errant, j'ai cherché la nuit
Et ses clartés cristallines, et tout le long jour,
Le nuage du temps passant d'un sombre ennui,
J'ai attendu de pouvoir enfin être sourd
Des éclats humains et être libre de nuit.

III

Et bercé d'indolence et de sanguignolence
J'entrevois par dessus tout les petits toits bleus
des visions très claires d'un inconnu immense,
Multiple mais unique, qui est comme un dieu,
Fait de tout mais caché au dela de nos sens.

Mes joies et mes rancoeurs dansent pour cette idole
Et courent et surgissent mais enfin dispaissent,
Et pour cet être je danse la farandole ;
Hélas près de gagner, chaque fois et sans cesse
Mes ailes se déchirent lorsque je décolle.

De ces sentiments étranges et confondus
Jaillissent des roses rouges qui m'entretiennent
Tout le long du chemin où je cour éperdu
De ces éclats et lambeaux d'amour qui se tiennent
Au bord de mon âme à des échafauds pendus.

jeudi 24 février 2005

Mon Aude

Mon Aude un beau jour je m'en irai,
Je jetterai loin mon beau destin,
Ayant pour seule arme un beau livret
- Mon Aude en titre, mon cœur en seing.

Mon Aude, ce jour là j'en suis sur,
Tout ces beaux arbres que tu admires
M'offriront cet horizon d'azur :
Mon Aude, ma mie, en point de mire.

Mon Aude sur ce livret j'écrirai
Cette angoisse et cette excitation
Qui me vinrent quand se conjuguaient
Mon Aude, mon désir et ma passion.

Mon Aude il me faut donc en toute hâte
Par des poèmes verser des larmes,
Soutirer cette envie délicate :
Mon Aude je veux voir tes doux charmes.

Mon Aude alors j'irai en paix
Je me roulerai dans le bonheur
Car j'entends ce mot qui me repaît :
Mon Aude m'attend je pars sur l'heure.

lundi 21 février 2005

Aux anciens rois

Dis-moi Ô ancien Roi, si tu attend encore
Comme aux merveilleux et plus beaux jours de ta gloire
Du haut de ta colline l'appel de ce cor
Qui sonnait de la vallée pour te voir.

Tu étais si brillant en habit cousu d'or
Que nos filles chantaient et pleuraient pour te voir ;
Elles baisaient ton pied, voulant toucher ton corps
Et la fatuité séculaire du pouvoir.

Genoux en terre devant ta robe fushine
Nous te priions dans une adoration divine ;
Tes mots doux invitaient chaque soir au repos
Et dans nos foyers du vin frais coulait des pots.

Omnipotent et omniprésent dans nos vies
Tu nous disais des mots simples, vrais et sans failles
Et tu faisais des promesses à nos envies ;
Nous répondions « nous te suivrons où que tu ailles ».

Un vent méchant de liberté souffle à présent
Sans prise pour s'arrêter ou stopper le temps.
Alors garde ton sang avant que ce courant
N'emporte toute notre pudeur et va t'en.

samedi 19 février 2005

Promenade

(Île de Batz, Finistère)

Les rochers de guerre las
S'étalaient à marée basse
Enchaînés à la terre infortunée
Et par la mer tristement importunés.

Algues sanguinolentes, étales,
Abandonnées sur des îlots sales
Parsemenés de coquillages boudeurs
Imperturbables fatalistes et songeurs...

Nous marchions pleins d'envies
Ecrasant des miettes de vie
Aux âmes emportées par le vent
Venu du lointain océan.

jeudi 17 février 2005

Aurélie

Bercée par la lune, blanc disque d'argent,
Et le bleu nuit pourpré de fin de jour d'été,
Aurelie pense haut, sur son doux drap léger,
Tête sur l'oreiller, rêvant à un amant.

Et la lueur du soir entre par le rideau ;
Un fin rayon de nuit se pose sur son front,
Sur ses beaux yeux mi-clos et son petit menton ;
Ses yeux et ses lèvres scintillent comme de l'eau.

Ses lèvres humides ont le rouge écarlate
Des roses de l'été qui fleurissent en hâte,
Espérant que viendra vite un bonheur prochain ;

Ses petites larmes ont un pâle éclat ;
Elles trahissent l'envie qu'ont ces amants là
De s'embrasser l'un l'autre et se serrer enfin.